Retrouver les fondements de la république laïque : une nécessité.

Publié le par carolineadomo

 

Au lendemain de la tragédie qui vient de l'atteindre au coeur, la République doit se rassembler autour des valeurs qui la fondent, et au creuset desquelles elle doit puiser sa force, pour résister aux assauts du terrorisme.

 

Parmi ces valeurs, la laïcité porte en elle une ambition de tolérance et de concorde. Elle garantit le vivre ensemble, par delà les croyances et les convictions de chacun. Valeur consubstantielle à la République, elle en a les caractéristiques d'unité et d'invisibilité.

 

Dans l'histoire longue de l'idéal républicain, nul ne s'était aventuré à la remettre en cause, jusqu'à Nicolas Sarkozy, pourtant très enclin, avec le concours de ses affidés, à rappeler à la gauche le respect d'un principe dont il s'est en permanence affranchi !

 

- D'abord, la laïcité désirait que chaque citoyen pût trouver dans l’indifférence du pouvoir politique à l’égard des croyances et des religions, un chemin pour le libre exercice de sa conscience. En cautionnant récemment les propos de son ministre de l'Intérieur et du Premier ministre sur certaines pratiques religieuses et en les reprenant à son compte, Nicolas Sarkozy a encore pris ses distances avec l'application d'un principe dont il est pourtant le garant.

 

- Antérieurement, la parole de Nicolas Sarkozy, portée au cœur de la basilique Saint-Jean de Latran avait déjà heurté tous  les républicains attachés à la laïcité. En accusant certains laïcs d'avoir coupé la France de ses racines chrétiennes, il avait réintroduit la religion au cœur du discours politique en allant jusqu'à consacrer la supériorité du prédicateur qui évangélise sur l'instituteur qui éduque : « Dans la transmission des valeurs et de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le prêtre ou le pasteur (...) parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance », avait-il déclaré.

 

- Enfin comment ne pas pointer les conditions hasardeuses dans lesquelles Nicolas Sarkozy a organisé les relations de la République avec l'UOIF, lorsqu'il était ministre des cultes, acceptant des compromis avec le communautarisme, absolument contraires au respect de la laïcité? 

 

Par-delà ces manquements, chacun mesurera les risques de dislocation de la République par la négation de ses racines laïques. Le modèle anglo-saxon, communautariste, a montré ses dangers et ses limites. Si aucun creuset de valeurs partagées ne vient garantir l’indivisibilité de la République, comme un pacte chaque jour réitéré, les particularismes mineront la démocratie, alors que les cultures qui la traversent auraient pu l’enrichir. C’est pourquoi la laïcité renvoie à la notion ancienne de peuple formant un tout, à l'idée d'une indivisibilité par ailleurs inscrite dans notre constitution, à l'unité du peuple français.

Cette unité n’est pas un nivellement ; elle permet à la République laïque, depuis plus d’un siècle, d’accueillir et d’intégrer en son sein l’ensemble des siens. Désigner chaque jour des boucs émissaires, entretenir l'invective, c'est pousser la République dans les bras du communautarisme.  Avec François Hollande, la laïcité et la République forment une même réalité qui, dans un même élan, préfère le rassemblement à la confrontation permanente, la recherche de l'unité à celle systématique de la division.

 

 

 

 

 

Par Bernard Cazeneuve, Equipe de campagne de François Hollande

 

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