Les conséquences réelles de la décision de réintégrer le commandement intégré de l'OTAN devront être sérieusement évaluées.
Nicolas Sarkozy a cru judicieux de mettre en cause la volonté de François Hollande d'évaluer les conséquences de la décision du président sortant de réintégrer en 2008 le commandement intégré de l'OTAN, et d'en tirer les conclusions pour notre politique de défense.
Ce retour a alors été mis en cause au-delà même de la gauche. Il a été décidé en 2008 par Nicolas Sarkozy dans une volonté d'aligner notre pays sur ce qui était alors l'Amérique de Bush.
Aujourd'hui, nous nous interrogeons sur cette décision. Présentée comme un préalable à l’approfondissement de l’Europe de la défense, elle a conduit au contraire à l’affaiblir en décourageant nos partenaires européens qui ont toujours vu en la France un moteur de la construction d'une Europe de la défense. En matière industrielle, les projets en cours ont été difficilement préservés et aucune opération de confortement de l’industrie européenne n’a été engagée.
Si François Hollande est élu, il mettra en place, comme il l'a annoncé dans son discours sur la défense de la France, le 11 mars dernier, une évaluation des conséquences de cette décision tout particulièrement pour notre indépendance et pour le développement de l'Europe de la défense, afin de prendre les mesures qui s’imposeront, conformément aux intérêts de sécurité de la France.
Par J-Yves Le Drian et Bernard Cazeneuve, Equipe de campagne de François Hollande